Stacks Image 16833
décembre 2018
144 pages
23 x 23 cm
978-2-84809-314-7

29,90 €
Barré Lambot

photos Philippe Ruault
textes
Jean-Louis Violeau
Une extraordinaire architecture – de l’ordinaire. Un art de la fonctionnalité aimable – ou de l’habitabilité heureuse. Une tradition
de la modernité – à moins qu’il ne s’agisse (et ce serait plus fort)
d’une modernité de la tradition.
Voici quelques formules qui me viennent à l’esprit pour évoquer le travail d’Agnès Lambot et Philippe Barré. Un travail d’architectes s’il en est, qui loin de se cantonner à l’architecture du bâtiment, repose sur l’exigence inlassable de requalifier l’environnement immédiat,
de s’effacer dans le milieu urbain, pour finalement faire paysage – métropolitain.
C’est qu’ils font depuis longtemps partie du paysage nantais… Voyez plutôt. Que regardent-ils en bord de Loire
? Quatre immeubles – ordinaires pourrait-on dire… Et pourtant… Lequel est le leur? Cherchez l’erreur. Vous tournez alors le regard au dos de l’ouvrage.
Et vient un indice. Un deuxième, qui ressemble un peu à l’un d’entre eux. Mais non, les balcons sont filants. Si ce n’est lui, c’est donc son frère. Retour à la première de couverture. Ce sont bien eux les deux frères, discrets, d’une même architecture.
Vous ne l’aviez pas remarqué
? L’immeuble est discret en un premier sens: celui de l’inaperçu, de la réserve, ou de la politesse,
ici faite à trois autres protagonistes (logements, CHU, faculté).
Et pourtant… Il se distingue clairement à qui veut bien l’observer,
le voici discret en un second sens, presque mathématique
:
celui de la discontinuité, de la différence et de la distinction.
Mais qui sont ces deux personnes qui paisiblement tournent le dos à l’Île de Nantes, à l’école d’architecture et à tant de bâtiments brillants récemment construits
? Ce sont eux assurément, Philippe
et Agnès et qui semblent crier à la cantonade ou la postérité :
« L’architecture sera discrète ou ne sera pas ! »

Pascal Amphoux
Enseignant à l’Ensa Nantes
Feuilleter un extrait de l'ouvrage :
Presse
Le Moniteur
Architecture : Barré-Lambot, 30 ans de «classicisme moderne»

Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur) |  le 31/01/2019  | 

2019 est une année singulière pour Philippe Barré et Agnès Lambot. Pour les 30 ans de l’agence, le couple d’architectes nantais vient de publier une monographie et expose son travail jusqu’au 9 février.

« Sans alibi possible », c’est le nom retenu par Philippe Barré et Agnès Lambot, architectes à Nantes pour l’exposition qui leur est consacrée jusqu’au 9 février à l’occasion de la parution de l’ouvrage « Barré Lambot, 30 ans d’architecture » aux Éditions Joca Seria.
Exposer dans cette galerie du quartier Madeleine-Champs-de-Mars est un juste retour des choses pour ce couple d’architecte. Passionnés par l’art contemporain et impliqué dans la vie culturelle de Nantes, Philippe Barré et Agnès Lambot se sont commandés à eux-mêmes un projet qui leur correspondait parfaitement. Ainsi est né Paradise, un lieu d’habitation, d’exposition et de partage conçu par deux artistes nantais, Béatrice Dacher et Michel Gerson qui tiennent toujours la boutique. La programmation y est riche et variée. Aussi, entre deux expositions d’art contemporain, « Sans alibi possible » trouve naturellement sa place.
L’exposition est composée de photos soignées de Philippe Ruault, compagnon de longue date et de maquettes, dont celle impressionnante du futur siège du promoteur Bâti Nantes et du constructeur ETPO dans le quartier EuroNantes, où Barré-Lambot a d’ailleurs réalisé le projet Nouvelle Vague pour Adim qui fut un des premiers à s’élever à 50 mètres. Comme pour matérialiser le goût pour la technique des architectes, l’exposition présente aussi un prototype de la façade du siège Bâti-Nantes - ETPO réalisé gracieusement par l’entreprise Sofradi. Et comme par magie, ainsi présenté, ce prototype de belle facture accède ainsi au statut d’œuvre d’art.


Médiation

Cette exposition manque certes d’explications sur les projets. Mais le visiteur peut compter sur les artistes-résidents ou les architectes eux-mêmes pour assurer la médiation. Les plus curieux peuvent aussi se plonger dans l’ouvrage « Barré Lambot, 30 ans d’architecture », leur troisième monographie.
Les photos sont de Philippe Ruault et les textes du sociologue Jean-Louis Violeau, observateur attentif de leur travail. Un entretien avec les architectes introduit l’épais ouvrage qui détaille une sélection de projets sur les dix dernières années. Pour évoquer leur travail, Pascal Amphoux, enseignant à l’Ensa de Nantes, nous livre plusieurs formules : « Une extraordinaire architecture - de l’ordinaire », « Un art de la fonctionnalité aimable - ou de l’habitabilité heureuse » ou encore « Une tradition de la modernité - à moins qu’il ne s’agisse (et ce serait plus fort) d’une modernité de la tradition ».
A l’image de leur personnalité, c’est la discrétion de leur travail et l’écoute qui les caractérisent le mieux. L’immeuble Gao, réalisé en bord de Loire pour le promoteur ADI illustre probablement le mieux cette écriture pointilleuse. C’est dans cet immeuble, très respectueux de son voisin de Loire & Soleil de Jean Maëder (1968), que l’agence Barré-Lambot a d’ailleurs choisi de s’installer. De la régularité de la façade, à la complexité des plans, jusqu’au hall double hauteur qui abrite une œuvre de l’artiste David Ryan, on y retrouve tout ce qu’on apprécie chez ces architectes, à la fois classiques et modernes.

Exposition « Sans alibi possible », à la galerie Paradise, 6 rue Sanlecque à Nantes, jusqu’au 9 février.


« Barré Lambot, 30 ans d’architecture », 23 x 23 cm, 44 pages, 29,90 €. Éditions Joca Seria.